Isabelle Charest
Crédits photos : Comité olympique canadien / Archives / RDS / Radio-Canada / La Presse
Détails personnels
Sport : Patinage de vitesse – courte piste
Jeux olympiques : Lillehammer 1994, Nagano 1998, Salt Lake City 2002
Ville natale : Rimouski, Québec
Q. Quel est votre meilleur moment parmi vos trois Jeux olympiques ?
R. « Ouf ! Je ne crois pas que je suis capable d’identifier un seul meilleur moment, parce qu’il y en a tellement ! Chaque expérience vécue à différents moments de ma vie a été unique et spéciale pour des raisons différentes. Les expériences olympiques sont tellement riches et intenses qui font qu’on en veut toujours plus. Je dois dire qu’à chaque cérémonie de clôture, je me disais que je voulais encore revivre les Jeux. »
Q. Que représente pour vous les Jeux olympiques?
R. « C’est tellement un événement rassembleur incroyable ! C’est ce qui fait que j’y ai participé de diverses façons pendant près de 25 ans. À la suite de ma carrière d’athlète, j’ai eu l’opportunité de poursuivre ma passion olympique en travaillant avec les médias avant de rejoindre l’équipe du personnel du COC. Mon cheminement m’a notamment amenée à être cheffe de mission pour les Jeux olympiques de la jeunesse à Lillehammer en 2016, entre autres, puis assistante-cheffe de mission pour les Jeux olympiques de Rio la même année et cheffe de mission du Canada pour les Jeux olympiques de PyeongChang en 2018. Mon expérience olympique, c’est le cumul d’une multitude d’étapes, de pas en avant, de pas en arrière, d’acharnement, de découragement, de dévouement et de travail. »
Q. Racontez-nous un moment difficile de votre carrière et comment vous y êtes prise pour le surmonter?
R. « En 1992, j’ai raté ma qualification olympique pour les Jeux d’Albertville. Ça a été une période très sombre de ma vie. J’ai réalisé que c’était moi, le problème. J’étais jeune, très talentueuse, mais je ne me suis pas classée parce que mon côté social a pris le dessus. Ce fût très difficile d’admettre ceci, mais je ne me suis pas laissée abattre par ce revers. J’ai décidé de me relever et de travailler plus fort, mais surtout beaucoup mieux. Je crois que mon succès sur la glace des années suivantes démontre bien ma détermination à me dépasser. »
Q. Comment réagissiez-vous face à la victoire et la défaite ?
R. « Ce sont de gros rushs d’adrénaline et c’est drainant de passer d’une superbe performance à une grosse déception. Je pense toutefois avoir une assez bonne attitude face aux deux. J’ai la capacité d’analyser une performance de façon assez objective, de sorte que je peux apprendre des deux situations. »
Q. Qu’avez-vous trouvé le plus difficile au cours de votre carrière d’athlète?
R. « J’ai eu plusieurs épreuves dans ma vie, mais il y a toujours quelque chose de bon qui en est ressorti. Je dois dire que j’ai trouvé l’année de ma retraite très difficile. Malgré le fait que j’étais prête en 2002 de retrouver la « vie normale », ce fut défi de taille de trouver quelque chose qui me passionnait et stimulait autant que mon sport. J’ai toutefois trouvé de nouveaux intérêts par la suite, notamment par la gestion de mon centre de conditionnement physique que j’ai eu pendant sept ans, puis par la suite dans le monde de la nutrition, les communications, les relations publiques et maintenant en politique. »
Q. Qu’est-ce qui vous manque le plus de vos années d’athlète ?
R. « Beaucoup de choses ! Tout d’abord l’entraînement, les coéquipiers(ères), les voyages, les grandes exaltations. Ça l’a été une expérience extraordinaire ! J’ai été privilégiée tout au long de ma carrière et de ma vie d’être entourée de mentors, de personnes qui se sont impliqués dans mon sport et qui m’ont permis de d’évoluer comme athlète, mais également comme personne. »
Q. Que retirez-vous de votre carrière d’athlète?
R. « Une bonne connaissance de qui je suis et de mes limites. Ce que j’ai vécu comme athlète m’aide dans mes fonctions d’aujourd’hui. La résilience qui permet à un athlète d’avoir du succès et sa capacité à travailler sous pression, je les ai amenées avec moi en politique. Le sport, c’est des hauts et des bas. Tu as beau t’entraîner dur, il y a de bonnes courses et il y a de moins bonnes courses. Mais il faut parfois être capable de prendre du recul face à un résultat afin de revenir plus fort. »
Q. Quand vous regardez votre carrière d’athlète, de quoi êtes-vous la plus fière?
R. « D’avoir su apprendre des victoires comme des défaites. On a cette rigueur et cette discipline et la pression ne nous fait pas peur lorsque l’on est athlète, mais je suis heureuse d’avoir su cheminer de façon intègre et authentique et d’avoir eu la chance d’accumuler davantage de bons que de mauvais souvenirs. »