Capsule Santé mentale – Tirer des leçons du confinement | Partie 2
CAPSULE 6 – Tirer des leçons de notre expérience de confinement – Partie 2
Par Amélie Soulard, D.Ps. – Psychologue et préparatrice mentale à l’INS Québec
et Véronique Richard, Ph. D. – préparatrice mentale à l’INS Québec
Alors que les mesures d’isolement commencent à se lever à travers le pays et que les athlètes reprennent graduellement l’entraînement, c’est l’occasion de tirer des leçons de cette expérience hors de l’ordinaire afin de mieux aller de l’avant pour atteindre nos objectifs.
Dans la première partie de cet article, il a été question de l’importance de prendre un moment pour réfléchir avant d’aller de l’avant et des comportements à déployer afin de continuer à développer sa tolérance à l’incertitude. Dans cette deuxième partie, il sera question de la contribution de la vision créative à la suite de la période de confinement.
Regarder les choses de manière plus créative
Les médias n’ont cessé de promouvoir que la « crise » était une opportunité de se « réinventer ». Comment faire rimer confinement avec créativité? La pandémie nous a donné le droit d’expérimenter, d’essayer, d’oser, d’inventer, d’improviser, et surtout de rêver!
Dans un premier temps, le confinement fut accompagné d’une quantité importante de contraintes. Qu’elles soient physiques, sociales, ou comportementales, les contraintes peuvent être un moteur de créativité important, car elles forcent l’émergence de nouvelles façons de faire et de penser. Elles nous poussent à percevoir notre environnement différemment et à faire des associations qui n’existaient pas préalablement.
Vous n’aviez peut-être jamais imaginé que votre matelas pouvait servir de plateforme de réception acrobatique ou que les balles de foin carrées de la ferme familiale pouvaient former les fondations parfaites d’une piscine extérieure. Étant privés des options d’entraînement habituelles, les athlètes ont exploré les opportunités que leur environnement offrait découvrant ainsi une foule d’autres possibilités invisibles jusqu’ici.
Dans un autre ordre d’idée, nous étions tous au stade « débutant » en ce qui a trait à la gestion de l’entraînement en temps de pandémie. Cela a donc permis une diminution du jugement face aux idées nouvelles. Personne ne pouvait prétendre connaître la meilleure façon de faire les choses en se basant sur des expériences antérieures. L’écoute et l’attention aux perspectives de tous ont ainsi été favorisées. De plus, les erreurs étaient davantage tolérées comme nous étions en mode « recherche de solutions ».
Bref, la « culture » pandémique en fut une d’acceptation, d’écoute et d’expérimentation des idées contribuant ainsi à l’émergence de pensées et d’actions créatives.
La question est maintenant : Comment allons-nous transférer ces principes à l’environnement quotidien d’entraînement?
Voici deux questions qui peuvent orienter votre planification :
- Comment puis-je implanter le concept de contrainte à certains de mes entraînements afin de faire émerger des comportements et des patrons de pensées différents et désirés? Par exemple, un entraînement dans le silence (contrainte) pourrait faire émerger de nouveaux modes de communication.
- Comment créer des activités qui stimulent l’exploration d’idées nouvelles dans un environnement avec peu de jugement et beaucoup d’autonomie? Pourquoi ne pas instaurer les « 30 minutes créativité » une fois par semaine en invitant les athlètes à réinventer la fonctionnalité du matériel environnant?
« À toute chose, malheur est bon », dit le proverbe. Malgré les difficultés et désagréments qu’elle nous a apportés, la période de confinement n’en a pas moins eu des impacts positifs. Que ce soit en permettant un pas de recul pour mieux réfléchir à la façon d’aborder l’avenir, en améliorant notre tolérance à l’incertitude ou en apprenant à se servir de la vision créative pour aborder les choses, vous possédez maintenant de nouveaux outils qui pourront servir à d’autres occasions dans la poursuite de votre carrière.