Jeux olympiques Paris 2024 : Rencontrez nos expert·e·s

22 juillet 2024

Mathieu Charbonneau

Voici une série de 4 articles vous présentant quelques-un·e·s de nos 14 experts qui seront aux Jeux olympiques de Paris ou à distance. Pour le premier portrait, nous avons eu l’occasion de discuter avec Mathieu Charbonneau, biomécanicien du sport et conseiller scientifique pour les projets synergiques chez INS Québec. Avec plus de 20 ans d’expérience dans le domaine de la biomécanique, Mathieu a joué un rôle essentiel dans la préparation et le soutien des athlètes olympiques et paralympiques. Dans cette entrevue, il nous parle de son parcours, de ses contributions avant et pendant les Jeux, ainsi que des défis et satisfactions de son métier.

Q : Quand as-tu rejoint l’Institut?  Quand as-tu commencé ta profession ? Avec quels sports travailles-tu?

J’ai eu le plaisir de joindre les rangs de l’Institut il y a plus de 15 ans ! On travaillait pour le Centre national multisport Montréal à l’époque. J’avais été bien accueilli par les sports aquatiques (natation, plongeon, water-polo et natation artistique) à l’époque.

 Avant ce poste, j’ai été chargé de cours à l’Université de Montréal et associé de recherche avec l’ÉTS et l’Université de Montréal. J’ai fait mes études supérieures en biomécanique et mes premiers emplois ont été auprès d’équipes de recherche en réadaptation. Il n’y avait pas beaucoup d’activités en sciences du sport à ce moment… Lors de mon entrevue à l’Institut, j’ai parlé de mes expériences d’accompagnement et de quantification de la performance auprès de patients en réadaptation musculosquelettique. Je croyais que j’étais capable de faire le saut vers l’analyse de performance auprès d’athlètes, il fallait simplement ajuster les approches. Je compte maintenant plus de 20 ans d’expérience de recherche et intervention en biomécanique. Au fil des années j’ai côtoyé les environnements de plus de 25 sports. Aujourd’hui, je collabore étroitement avec boxe, paranatation et boccia.

Q : En quoi consiste ton rôle avant les Jeux?

Durant un cycle olympique, je contribue à plusieurs choses en vue de préparer les athlètes. En équipe de soutien intégré, on définit les axes prioritaires et les mesures requises. J’ai fait de l’analyse tactique auprès du groupe de boxe en plus de mesurer les capacités de frappe. On a fait des observations techniques en paranatation. Par divers projets de recherches impliquant McGill et ÉTS, nous sommes maintenant capables de quantifier la propulsion, des signaux de fatigue et d’asymétrie chez les nageurs.  

Q : En quoi consiste ton rôle pendant les Jeux?

Cette fois-ci je serai à distance. Lors des Jeux olympiques, je supporterai l’équipe de boxe. Je prépare des analyses tactiques des opposants. On accumule des informations avant les jeux et on les met à jour quand nos athlètes remportent leur combat. 

Pour mes autres partenaires paralympiques, mon travail s’est porté sur la préparation technique. Je n’ai pas de rôle durant les jeux paralympiques. Ça me donne donc le temps de regarder les athlètes performer à Paris !

Q : Comment participes-tu au succès des athlètes?

De différentes manières !  En étant présent sur les sites d’entraînement et de compétition, ça permet d’établir de bons liens avec les athlètes et entraîneurs.  Je contribue au suivi de l’état de forme, technique et tactique. En équipe intégrée, on échange avec les entraîneurs afin de trouver les solutions optimales pour encadrer les athlètes. Je fais des tests et mesures variés lors des entraînements et en compétition.

Q : Est-ce ta première expérience à distance pendant les Jeux olympiques ? As-tu déjà été sur place durant les Jeux ? Comment ton rôle diffère sur place vs à distance?

Je ne suis jamais allé aux Jeux. On a trouvé des façons de fournir des informations techniques et tactiques à distance.  Les groupes sportifs nous intègrent à leur équipe en nous exposant à l’environnement de compétition. On est allé en camp et en compétition avec chaque équipe afin de vivre l’expérience et mieux comprendre ce que les athlètes vivent.  C’est certain que quand on est sur place, on peut s’impliquer et réagir avec le groupe en temps réel et en personne.

Q : Qu’est-ce que tu aimes le plus de ton métier ?

C’est vraiment valorisant quand on aide un athlète ou un coach à avancer dans son projet.  C’est tout un défi de tenter de dénouer un problème technique ou tactique. C’est tout un accomplissement quand on peut mesurer la différence entre les solutions qu’on essaie. 

Ce que je préfère c’est de trouver une solution en collaboration avec les collègues de l’Institut et les équipes sportives. Travail d’équipe face à un défi demandant la solution d’un problème.  Le bonus est quand on réussit à mesurer l’effet de la modification qu’on propose. Ça implique habituellement de modifier des capteurs et créer des méthodes de calcul pour obtenir les données requises.