Jeux olympiques Paris 2024 : Rencontrez nos expert·e·s

24 juillet 2024

Evelyne Telmosse

Voici une série de 4 articles vous présentant quelques-un·e·s de nos 14 experts qui seront aux Jeux olympiques de Paris ou à distance. Pour le quatrième et dernier portrait, nous avons eu le plaisir de discuter avec Evelyne Telmosse, nutritionniste et diététiste du sport à l’INS Québec. Cette dernière travaille principalement avec Gymnastique Canada, Para-Natation Canada et Plongeon Canada, en plus d’accompagner plusieurs athlètes de triathlon. Dans cette entrevue, Evelyne nous partage des détails sur son rôle essentiel avant et pendant les Jeux olympiques, ses contributions au succès des athlètes, ainsi que son enthousiasme pour sa première expérience olympique.

Q : Quand as-tu rejoint l’Institut?  Quand as-tu commencé ta profession ? Avec quels sports travailles-tu?

J’ai rejoint l’Institut en juin 2021 en tant que nutritionniste du sport, alors que je faisais ma maîtrise en science de l’activité physique à l’Université de Montréal. J’ai commencé ma profession en décembre 2020 alors que j’occupais le poste de nutritionniste dans une clinique médicale sportive. Je travaille principalement avec Gymnastique Canada, Para-Natation Canada et Plongeon Canada. J’accompagne également plusieurs athlètes de triathlon.

Q : En quoi consiste ton rôle avant les Jeux?

En tant que nutritionniste des équipes nationales, mon rôle consiste à élaborer des plans stratégiques personnalisés pour chaque athlète, en vue de leur préparation aux Jeux olympiques. Chaque athlète possède des objectifs, des défis et des besoins nutritionnels spécifiques. Ce qui fonctionne pour l’un ne convient pas nécessairement à un autre. À ce niveau de compétition, il est essentiel d’individualiser nos discussions et nos objectifs avec chaque athlète pour assurer une préparation optimale en vue des Jeux.

Je collabore également avec les athlètes pour anticiper et gérer les défis potentiels qu’ils pourraient rencontrer lors des Jeux. Par exemple, la chaleur sera un facteur significatif à Paris. Nous travaillons donc à optimiser l’hydratation et à développer des stratégies de refroidissement pour prévenir les coups de chaleur et la déshydratation, qui peuvent avoir un impact majeur sur leurs performances.

Finalement, je veille à réviser les menus disponibles lors des camps préparatoires ainsi que ceux proposés aux Jeux olympiques. Il est crucial de s’assurer que les besoins nutritionnels de chaque athlète soient comblés et que les particularités alimentaires (sans gluten, végétarien, végétalien, etc.) sont prises en compte. L’objectif est de permettre aux athlètes de s’alimenter « comme dans le confort de chez soi », minimisant ainsi les imprévus pour qu’ils puissent se concentrer entièrement sur la compétition.

Q : En quoi consiste ton rôle pendant les Jeux?

Pendant les Jeux, je porte deux chapeaux distincts. D’une part, en tant que nutritionniste pour les sports avec lesquels je travaille quotidiennement à l’Institut, mon rôle consiste à m’assurer que les athlètes disposent de tout ce dont ils ont besoin pour leurs déplacements, leur préparation, leurs compétitions et leurs récupérations. Je suis également responsable de faire des rappels et des suivis sur les stratégies individuelles selon les besoins, et bien sûr, de fournir un soutien en cas d’imprévus.

Mon deuxième rôle est celui de nutritionniste en chef pour la délégation canadienne auprès du Comité Olympique Canadien. Cette fonction, bien différente de la première, implique une implication directe dans l’organisation, la planification et la résolution des problèmes liés à l’alimentation pour tous nos athlètes représentant le Canada. Je veille à ce que l’accessibilité, l’approvisionnement et la gestion de la nutrition soient optimisés. Je suis également le principal point de contact sur place dans le village olympique pour les nutritionnistes du Canada travaillant avec les différents sports et athlètes.

Q : Comment participes-tu au succès des athlètes?

Le succès d’un athlète résulte d’une combinaison de nombreux facteurs. Ma contribution au succès des athlètes s’étend sur plusieurs mois, voire années, et se fait beaucoup en arrière-plan. Sans une nutrition adéquate, le bien-être de l’athlète et les gains désirés à l’entraînement ne peuvent pas être optimaux.

Les nutritionnistes contribuent au succès en optimisant la performance et le bien-être global grâce :
• À une santé optimale (équilibre nutritionnel, surveillance des carences nutritionnelles)
• À l’élaboration des plans nutritionnels individualisés adaptés à chaque athlète et à son sport
• Au développement des stratégies de récupération accélérée
• À l’établissement des plans d’hydratation spécifiques
• À la prévention des blessures et des infections.

En optimisant tous ces aspects, l’athlète est pleinement disponible, mentalement et physiquement, pour atteindre les adaptations souhaitées lors des entraînements et performer à son plein potentiel. Et tout cela se réalise grâce à une collaboration étroite avec l’athlète, l’équipe de soutien intégré (physiothérapeute, médecin, préparateur physique, physiologiste, biomécanicien) et les entraîneur·e·s.

Q : Est-ce ta première expérience aux Jeux olympiques ? 

Oui, ça sera ma première expérience aux Jeux olympiques. J’ai fait deux Jeux du Canada (2022-2023) ainsi que les Jeux Panaméricains en 2023.

Q : Qu’est-ce que tu aimes le plus de ton métier ?

Les deux aspects qui me plaisent le plus sont le sentiment de faire une différence pour les athlètes ainsi que la variété de mon métier. Comme ils mangent 5 à 6 fois par jour, la nutrition a un impact direct sur leur bien-être, leur santé et leurs performances.

En nutrition, il y a tellement de façons de faire cette différence ! Que ce soit en réalisant des consultations individuelles, en animant des ateliers de groupe, en étant présent lors des entraînements et des compétitions, ou en menant des projets de recherche pour les fédérations, et j’en passe ! La routine ne fait pas partie du vocabulaire d’une nutritionniste sportive, et on ne s’ennuie pas.