La science au féminin : entretien avec six femmes passionnées par les sciences du sport

11 février 2021

LA SCIENCE AU FÉMININ

Entretien avec six femmes passionnées par les sciences du sport    

Dans le cadre de la Journée internationale des femmes et des filles de science du 11 février 2021, L’INS Québec veut souligner le travail remarquable de ses employées qui travaillent avec passion chaque jour pour optimiser la performance et le bien-être des athlètes de l’Institut. Selon Statistique Canada, les femmes œuvrant dans les domaines de sciences et technologie représentent moins du quart des effectifs. L’INS Québec comptent plus d’une dizaine de femmes parmi son équipe qui occupent des postes en science du sport. Pour poursuivre la conversation et célébrer cette force à l’Institut, prenons quelques minutes pour mieux connaître six femmes inspirantes qui nous partagent leur passion pour la science.

Myriam Paquette

Physiologiste de l’exercice

Comment en es-tu venue à occuper un poste en science du sport?

« J’ai d’abord étudié en kinésiologie par passion pour l’activité physique et le sport. J’ai été fascinée par mes cours de physiologie et par le défi que constitue l’application des connaissances scientifiques sur le terrain, notamment via les programmes d’entraînement des athlètes de pointe. C’est ce qui m’a amené vers les sciences du sport. »

Quels sont les projets sur lesquels tu travailles actuellement?

« Je suis physiologiste de l’exercice auprès des équipes nationales de para-natation et de para-cyclisme. Mon rôle avec ces équipes est entre autres d’assister les entraîneurs dans la planification de l’entraînement et de mesurer les adaptations des athlètes à l’entraînement à l’aide de mesures de suivi quotidiennes et de tests physiologiques. Je complète également un doctorat en physiologie de l’exercice, où j’étudie le rôle des adaptations périphériques sur la performance en canoë-kayak et les méthodes d’entraînement permettant d’optimiser la performance dans ce sport. »

Daphné Laurin Landry, Ph. D., Psy. D.

Psychologue, Sport et santé mentale

Pourquoi la science dans le milieu du sport te passionne-t-elle?

« J’adore la science humaine du sport, où l’on s’intéresse à l’individu dans l’athlète. Qui est véritablement cette personne? Quelles sont ses valeurs? Quelles sont ses peurs? Quelles sont ses aspirations? Qu’est-ce qui est difficile pour celle-ci et qui elle veut être et devenir? La science permet d’adopter des approches et méthodes thérapeutiques pour accompagner les athlètes dans leurs découvertes de soi et pour les aider à avoir une saine santé mentale dans un contexte de performance de haut niveau exigeant. »

Peux-tu nous donner des détails sur ton travail actuellement?

« En ce moment, je travaille principalement comme psychologue clinicienne auprès des athlètes identifiés de niveau « Excellence » qui ont des besoins de psychothérapie. Je leur apporte un support et les encadre pour favoriser leur santé mentale. Il faut dire que de nombreux athlètes ont vécus plusieurs stress au cours des derniers mois. Je travaille également comme préparatrice mentale auprès du Centre d’Haute Performance en para-natation en vue de leur préparation pour les Jeux paralympiques de Tokyo. »

Amélie Soulard, Ph.D.

Consultante en performance mentale

Comment décrirais-tu ta passion pour ton travail?

« Ce qui me passionne, c’est d’accompagner les athlètes, les entraîneurs et les organisations sportives dans l’atteinte de leurs objectifs et l’optimisation de leur performance et de leur bien-être psychologique. Chaque individu et chaque équipe est unique et marche sur son propre chemin vers le succès. Moi, je suis celle qui marche avec eux, parfois en les guidant, d’autres fois en écoutant ou en accueillant leurs émotions. Je les accompagne jusqu’à ce qu’on atteigne notre destination ultime! »

Quels sont les sujets qui t’intéressent et sur lesquels tu mises ton énergie ces jours-ci?

« Je travaille activement à la préparation mentale des athlètes de boccia pour les Jeux paralympiques de Tokyo. Je m’intéresse au développement de la carrière des athlètes paralympiques et au concept de générativité (« donner au suivant ») chez ces derniers. Je m’implique dans le développement des compétences des intervenants en sciences du sport par la mise sur pieds de communautés de pratique au sein du Réseau INS Québec et l’animation d’un (ou de) groupe(s) de co-développement professionnel. »

Josiane Roberge

Physiothérapeute en chef

Pourquoi es-tu encore aujourd’hui autant stimulée par ton métier?

« J’ai toujours été passionnée par le sport. J’adhère totalement à la discipline et aux efforts nécessaires pour atteindre la performance. La physiothérapie du sport est une science en constante évolution et rester à la fine pointe est un défi très stimulant. Il y a aussi le côté humain. C’est très gratifiant de pouvoir aider les athlètes à diminuer leurs risques de blessure ou effectuer un retour à la performance après une blessure. »

Marie-Anne Léveillé

Physiothérapeute et exceptionnellement Responsable COVID

Alexandra Lafrance

Physiothérapeute et exceptionnellement Responsable COVID

Depuis le début de la pandémie, de nombreuses personnes ont dû ajouter de nouvelles tâches à leur poste. Marie-Anne Léveillé et Alexandra Lafrance, physiothérapeutes de formation, ont eu le droit à leur lot de défis avec des nouvelles tâches qui ont dû ajouter à leur quotidien liées à la manipulation de données médicales et scientifiques.

Marie-Anne Léveillé

« Je crois que le mot clé qui représente le mieux mon expérience de mars à novembre 2020 est le mot « adaptation ». Nous avons dû créer un tout nouveau système en partant de rien du tout et avec la notion que tout pouvait changer à tout moment en raison des nouvelles directives que nous recevions de la Santé publique à chaque jour. Il a fallu accepter le fait que ce n’est pas parce qu’une information était vraie la veille, qu’elle le serait encore le lendemain. La communication avec les différents intervenants fut la clé de la réussite de notre travail quotidien. Bien que certains jours étaient plus difficiles que d’autres, je suis extrêmement fière d’avoir créée une méthode de prise de données qui a su évoluer dans le temps et qui permet encore à ce jour de garder les portes ouvertes de l’Institut. »

Alexandra Lafrance

« Depuis décembre 2020, mon rôle est principalement d’assurer la gestion des questionnaires de dépistage et des enquêtes épidémiologiques. Je dois bien identifier chaque situation associée à chaque questionnaire afin de pouvoir en tirer certaines données spécifiques. Notre équipe a appris de mois en mois à optimiser la collecte de données afin de pouvoir les trier de manière plus rapide et efficace et ainsi pouvoir partager les informations nécessaires avec les directeurs de l’Institut. Ces données sont partagées avec les agences gouvernementales et le COC/ANP afin de permettre l’accès à l’entraînement à nos athlètes et pour contribuer à la collecte de donnés pan-canadienne. Tout un défi, mais combien gratifiant lorsque l’on pense aux athlètes qui peuvent continuer de poursuivre leur rêve! ».