L’avantage INS Québec
Thalia Krauth-Ibarz, préparatrice physique de l'INS Québec, et Jonathan Daigle, joueur de l'équipe du Québec de parahockey. (Crédit: Parahockey Montréal)
L’ÉQUIPE DERRIÈRE L’ÉQUIPE OU L’AVANTAGE INS QUÉBEC
La proportion d’athlètes québécois qui atteint les rangs de l’équipe canadienne de parahockey ne cesse d’être à la hausse depuis les dernières années et cela n’est pas le fruit du hasard. En plus du travail acharné des joueurs et de leurs entraîneurs, il y a aussi celui des spécialistes de l’Institut national du sport du Québec (INS Québec) qui appuie ce groupe de façon concrète depuis 2020.
« C’est la suite logique des choses. Ce que l’on a semé dans les dernières années au Québec dans le programme Première présence, qui permet d’offrir de l’équipement à moindre coût pour s’initier, fait en sorte qu’aujourd’hui, notre bassin de joueurs a augmenté », lance d’emblée Maxime Gagnon, l’entraîneur de l’équipe du Québec. « Durant la pandémie, on a gardé ces jeunes stimulés et nous avons maintenu le contact avec eux. Des choses que les autres provinces n’ont pas fait. »
L’autre raison qui peut expliquer ce formidable coup d’accélérateur est l’aide de l’INS Québec. Cet apport provient principalement des services scientifiques et médico-sportifs, ainsi que du programme de soutien aux centres régionaux d’entraînement unisports.
Six Québécois représenteront le pays au Championnat du monde qui aura lieu à Moose Jaw, en Saskatchewan, du 28 mai au 4 juin.
Il s’agit d’une proportion bien plus élevée que dans d’autres équipes canadiennes de parasport comme les formations féminine et masculine de basketball en fauteuil roulant ou celle de rugby en fauteuil roulant par exemple.
Thalia Krauth-Ibarz et Simon Blais, stagiaire en préparation physique. (Crédit: Parahockey Montréal)
Le meilleur pour les meilleurs
Tests d’évaluation physique sur glace et hors glace, suivis en performance mentale et ateliers de nutrition sont tous des exemples de projets mis en place par le personnel de l’INS Québec. Ces initiatives ont été coordonnées par la conseillère en sport de haut niveau Caroline Truchon et Martin Roy, conseiller, Cheminement vers l’excellence. Ce sont des véritables « facilitateurs », aux yeux de l’entraîneur qui a mené son équipe au titre canadien l’an dernier. Une première en cinq ans pour la formation québécoise.
« C’est avec des gens comme ça qui nous font confiance qu’on peut jouer plus de matchs. Dans les faits, les joueurs de l’équipe du Québec ont joué plus de matchs que ceux de l’équipe du Canada (au cours de la dernière année). »
Mais même avec les meilleurs spécialistes, les recrues ont besoin d’une petite poussée dans le dos de la part des vétérans pour réaliser à quel point ces services peuvent être bénéfiques, rappelle le pilote québécois.
« Au début, ils ne voyaient pas l’importance de ça. Par contre, les Québécois de l’équipe nationale ont vite vu les avantages. Des Paralympiens comme Dominic Larocque ou Anton Jacobs-Webb qui sont là depuis longtemps dans le programme en parlent à mes recrues qui en voient les bienfaits. »
Afin d’appuyer ses dires, Gagnon cite en exemple que sa formation a joué contre l’équipe ontarienne deux week-ends consécutifs l’hiver dernier.
« Nous avons été dans le rythme tout le temps et les autres (les Ontariens), quand ils sont revenus la fin de semaine suivante, ils étaient hypothéqués et ils avaient des bobos partout. […] C’est là qu’on a vu la différence qu’a apporté notre investissement dans les services de l’Institut. »
Celui qui est aussi à la tête du Défi sportif AlterGo rappelle que ses joueurs étaient fatigués après leur saison de 15 matchs l’an dernier. Cette saison, ils en ont joué 24 et ont maintenu le rythme.
La collaboration entre l’INS Québec et l’équipe du Québec de parahockey se poursuivra. La prochaine étape sera la mise en place d’un Projet Synergique portant sur le positionnement dans les luges pour les athlètes qui n’ont qu’une hanche. Ce projet sera mené par la doctorante et Paralympienne en basketball en fauteuil roulant et en ski paranordique, Cindy Ouellet.
« Tous ces services de l’Institut et toute cette équipe fait en sorte que nous sommes meilleurs. Et les joueurs arrivent en meilleure forme physique aux évaluations de Hockey Canada. […] Les athlètes, on en prend soin et ils restent plus longtemps dans les programmes. »
Les protégés de Maxime Gagnon l’ont de nouveau démontré le week-end dernier au Championnat canadien, qui avait lieu à Boucherville, en remportant un deuxième titre consécutif.