ONPEUT être en orbite autour des étoiles
Crédit photo : Dave Holland
#ONPEUT ÊTRE EN ORBITE AUTOUR DES ÉTOILES
Imaginez un réseau de satellites qui filent dans l’espace, en orbite autour de la planète Patinage artistique. Ils reçoivent des signaux des « étoiles » sur la surface glacée en dessous. Les satellites traitent ensuite ces signaux et transmettent l’information clé à la surface, qui est utilisée par les étoiles pour optimiser et réaliser leur meilleure performance.
Kelly Quipp est l’un de ces satellites. La physiologiste principale de l’exercice à l’Institut canadien du sport (ICS) de Calgary et chef de l’équipe de soutien intégré nationale de Patinage Canada dirige une équipe d’experts de nombreux domaines, dont le Réseau des instituts du sport olympique et paralympique du Canada (Réseau ISOPC), qui travaillent ensemble pour évaluer, surveiller et améliorer constamment la performance.
Bien sûr, ces étoiles sont les meilleurs et les plus brillants patineurs artistiques du Canada qui rivalisent tous pour la gloire olympique, avec passion et persévérance en utilisant leurs lames pour ciseler la glace avec précision et créativité.
Le lien cosmique entre les satellites et les étoiles est relativement nouveau. « Il s’agit d’un sport qui n’utilise pas les sciences du sport », remarque Mike Slipchuk, directeur de la haute performance de Patinage Canada. « Nous apportons de nouveaux concepts, idées et méthodes, comme la force et le conditionnement physique, que nous n’avons pas utilisés auparavant, différentes façons de s’entraîner. »
Dans un sport qui a tant à voir avec l’art, la mise en place de l’équipe de soutien intégré nationale a contribué à faire avancer la science. « C’était une occasion de mettre à profit les experts », confirme M. Slipchuk. « Et de voir comment nous pouvons faire fonctionner cette approche en patinage artistique. »
Le développement a été lent, mais efficace à Patinage Canada. Non seulement le sport est décentralisé à travers le pays, mais chaque patineur est comme une planète en soi, chacun avec son propre entraîneur et, dans de nombreux cas, son équipe de soutien intégré. « Il existe différentes façons de faire atteindre aux athlètes leurs performances optimales, ce n’est pas une approche universelle », explique M. Slipchuk. « Chaque approche est adaptée aux athlètes et aux situations individuelles. »
S’entraînant principalement à l’Institut canadien du sport de l’Ontario (ICSO) à Toronto et à l’Institut national du sport du Québec à Montréal, toutes les étoiles de Patinage Canada comptent sur un vaste réseau de satellites connectés pour maximiser tous les aspects de leur préparation.
La caractéristique clé est la transmission constante des signaux entre les membres des équipes de soutien intégré locales et nationale, comme les thérapeutes, les nutritionnistes, les médecins, les préparateurs physiques et d’autres. Ces experts soutiennent l’équipe avec une vaste gamme d’outils, y compris des initiatives comme le système de surveillance des blessures et des maladies mis en œuvre par Mme Quipp, et où les patineurs fournissent des mises à jour hebdomadaires sur leur santé.
Le solide noyau de conseillers qui composent l’équipe de soutien intégré nationale remplit de nombreux rôles. Dans certains cas, c’est comme membres de l’équipe à part entière ayant des répercussions directes sur l’entraînement et la performance d’un patineur, dans d’autres, c’est comme des conseillers qui offrent un soutien plus périphérique. « Nous sommes le centre de commandement », dit Mme Quipp. « Les athlètes et les entraîneurs savent que nous sommes là pour les soutenir, mais nous ne les dérangerons pas s’ils sont sur la bonne voie. »
Prenez Paul Poirier et Piper Gilles, le meilleur duo de danse sur glace au Canada. Les médaillés de bronze des Championnats du monde de patinage artistique de 2021 qui se préparent aux Jeux olympiques ont créé leur propre équipe de soutien intégré sur mesure, composée d’experts dans de nombreux domaines, dont certains sont des prestataires de services indépendants et d’autres qui proviennent Réseau ISOPC.
Le couple a travaillé en étroite collaboration avec Mme Quipp à partir de septembre 2019, où elle a donné des conseils sur leur formation, sur glace et hors glace, pour aider à tester et à mettre en œuvre des séquences d’entraînement optimales. « Ils ont beaucoup appris de ce processus », affirme Mme Quipp. Lorsque la pandémie a frappé, Paul et Piper se sentaient à l’aise de prendre les rênes. Maintenant, Mme Quipp aide principalement aux tests, aux résultats et au transfert de tout problème à l’équipe locale.
Une membre clé de cette équipe de soutien intégrée est Meghan Buttle, physiothérapeute à l’ICSO qui travaille avec Patinage Canada, et qui est aussi chef de l’équipe de soutien intégré à Patinage Ontario et ancienne patineuse spécialisée en danse.
Mme Buttle est la thérapeute principale du couple depuis 2016 et se considère comme le « regard sur le sol » pour Paul et Piper. « Ils sont les pilotes de leur propre équipe », dit-elle. « Mais je peux fournir des informations supplémentaires en surveillant et en partageant les signaux avec le réseau, au besoin. »
Nick Robinson, préparateur physique indépendant, travaille également avec eux depuis 2016. Il souligne que ce qui distingue le couple est leur expérience, leur maturité et leur concentration. « Ils travaillent en parfaite harmonie avec leur équipe. Ils sont tout à fait capables de relayer des problèmes importants et il est rare que quelque chose se passe mal », dit-il.
Comme l’un des nombreux satellites en orbite constante autour de la planète Patinage artistique, ce sont ces signaux que M. Slipchuk veut recevoir. « Nous voulons simplement nous assurer que tout le monde a ce dont il a besoin. »
Une fois que cela est fait. Une fois que tous ces signaux ont été reçus, traités et transmis, les lumières s’éteignent et les satellites savent qu’il est temps de faire un zoom arrière et de faire briller ces étoiles.